Discours prononcé par l’Ambassadeur de France à l’occasion du 14 juillet

"Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, représentant le gouvernement congolais,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, chargés d’affaires et représentants des organisations internationales,
Mesdames et Messieurs les consuls généraux et consuls,
Messieurs les officiers généraux et officiers,
Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs,

C’est une fois de plus un grand plaisir de vous accueillir à la case de Gaulle pour célébrer notre fête nationale.

Vous savez que le 14 juillet qui est la fête de l’unité nationale est aussi celle de nos armées, avec lesquelles les Français se sentent en symbiose parce qu’ils sont fiers de leur professionnalisme ? Nos militaires ont été particulièrement sollicités en ce début d’année 2011, que ce soit en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et en RCA, mais aussi au proche orient ou dans les Balkans. Mais c’est en Afghanistan vous le savez, qu’elles sont le plus sollicitées, et où leurs pertes sont le plus élevées. Au cours des deux derniers jours 6 soldats français ont été tués et 4 grièvement blessés au Nord-est de Kaboul. Leur mission : protéger les civils, former une armée afghane professionnelle, contribuer à l’unité de ce pays et lutter contre le terrorisme qui serait sinon inévitablement exporté dans nos propres pays. Nous devons aujourd’hui penser à ces jeunes gens et à leurs familles endeuillées et je voudrais vous demander de vous recueillir quelques instants en leur mémoire.

Comme vous l’avez vu, à travers la cérémonie de remise de décorations qui vient de se dérouler, nos deux pays ont, au cours de l’année 2010-2011, célébré leur amitié à l’occasion des cérémonies du cinquantenaire de l’indépendance du Congo. Ce fut aussi la venue de la fondation Charles de Gaulle qui, en octobre 2010, a pu, grâce à l’appui du président Sassou, rappeler l’importance du rôle de Brazzaville dans la libération de notre territoire.

Cette proximité entre nos deux peuples, le président Sarkozy a aussi voulu la mettre en exergue en décorant un certain nombre de personnalités qui contribuent à l’amélioration des relations franco-congolaises ou qui jouent un rôle particulièrement remarquable dans le développement de ce pays.

Je me félicite donc que cette année ait été positive pour maintenir et renforcer nos relations, avec la visite de M. Larcher, président du Sénat, pour représenter le président de la République lors des festivités du 50 ème anniversaire, celle de Mme Idrac, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur en septembre 2010 pour signer le contrat de désendettement et de développement, celle de M. Mariani, ministre des Transports, pour représenter le gouvernement français lors du sommet des trois bassins forestiers en juin dernier dont la France a soutenu l’organisation. Plusieurs parlementaires français sont également venus à Brazzaville et deux délégations congolaises, dont l’une dirigée par le président de l’assemblée nationale M. Koumba, se sont rendues en France à l’invitation du président de l’Assemblée nationale française, M. Accoyer.

Notre coopération avance, notamment dans le domaine de la formation professionnelle, de la santé, et des infrastructures. Elle revêt une priorité essentiellement sociale comme le souhaite d’ailleurs le gouvernement congolais. La construction de la route de la corniche nous permettra notamment d’organiser un système, souhaitons le, pérenne, de drainage et surtout de ramassage d’ordures qui contribuera aussi à la santé publique.

Dans le domaine culturel, la réorganisation de notre dispositif opérationnel a donné naissance à l’institut français du Congo. Héritier direct du CCF cet établissement, dont la mission première est le rayonnement des cultures française et européenne, contribue aussi par les choix déterminés de sa programmation à l’émergence te au soutien d’artistes congolais de talent. Ces artistes, à travers notre réseau latitude France sont de plus en plus connus et appréciés à un niveau mondial.

Cette coopération fonctionne de manière particulièrement efficace dans le domaine très novateur des services que les militaires peuvent apporter aux civils que ce soit à travers l’hôpital militaire de Brazzaville et surtout l’Ecole Nationale à vocation régionale de génie et de travaux, voulu par le président Sassou et effectivement lancée en septembre dernier sous les auspices du ministre de la défense M. Bowao et du général de division Clément Bollée.

Le Congo et la France sont tous deux engagés sur les enjeux mondiaux dont le principal est l’environnement : la fin de l’année 2011 s’annonce cruciale à cet égard avec la conférence de Durban en novembre. Nos deux pays plaident pour un engagement collectif en faveur des générations futures, comme ils l’avaient déjà fait pour Copenhague. A cette occasion la France appuiera le suivi de la feuille de route proposé par le gouvernement congolais lors du sommet de Brazzaville.

Comme vous l’avez constaté cette année, dans le monde, les lignes bougent : la France a été cette année très engagée sur bien des dossiers internationaux, notamment en Afrique du Nord, en apportant sa contribution aux aspirations populaires à plus de démocratie et à un meilleur partage des richesses. Contrairement à ce qui a pu être quelquefois perçu, nous sommes très attachés à ce que l’Union africaine puisse accompagner ces changements en trouvant en son sein les consensus nécessaires. La dernière réunion de l’union africaine qui s’est tenue à Malabo a permis de constater que tel était bien le cas avec la recommandation qu’elle a fait d’une issue politique à la crise libyenne, conditionnée par la mise à l’écart du colonel Kadhafi.

Dans ce contexte, il me semble qu’il faut saluer le travail effectué par le Congo afin de proposer des solutions pacifiques qui permettent de restaurer la confiance et le dialogue. C’est un travail de même nature qu’il a accompli dans le cadre de la Micopax en RCA et dans les relations avec ses voisins.

Dans cette ère propice au changement, mais aussi aux grands défis, le Congo est bien armé pour faire face : sa croissance est importante sa dette est largement réduite (la France y a grandement contribué) et sa feuille de route pour atteindre ses objectifs de développement est cohérente. Nos relations commerciales sont d’ailleurs en train de se renforcer avec l’arrivée et quelquefois le retour d’entreprises françaises, dans tous les secteurs de l’activité.

Nous souhaitons donc au Congo la pleine réussite de ses ambitions en l’assurant de la volonté de la France de les encourager et d’en être partie prenante. "

Jean-François Valette
Ambassadeur de France au Congo

Dernière modification : 26/08/2011

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